Offre de stage L3, M1, M2 – Analyse des pratiques et besoins pour des méthodes alternatives de contrôle de la mineuse de la tomate

Offre de stage L3, M1, M2 – Analyse des pratiques et besoins pour des méthodes alternatives de contrôle de la mineuse de la tomate

Contexte

La mineuse de la tomate, un enjeu pour la réduction des pesticides en Europe

La mineuse de la tomate (Tuta absoluta) est un ravageur majeur de la tomate originaire d’Amérique du sud dont l’aire de répartition connaît une extension fulgurante. En effet, entre autres facteurs, l’augmentation des températures causée par le changement climatique permet à ce lépidoptère de réaliser davantage de générations et de survivre à l’hiver ailleurs que dans son aire d’origine. Aujourd’hui, la mineuse de la tomate est présente sur tous les continents, y compris en Europe. Or, la méthode la plus couramment employée pour lutter contre ce ravageur est l’emploi d’insecticides chimiques, qui sont de plus en plus contestés en raison de leurs impacts sur la santé et l’environnement. Le risque d’une présence accrue de la mineuse de la tomate en Europe représente donc un défi pour répondre à cette attente sociétale et atteindre l’objectif fixé par la Commission Européenne dans sa stratégie « de la ferme à la fourchette » de réduire l’usage des pesticides de 50% d’ici 2030. Il apparaît donc nécessaire de développer des méthodes de protection des cultures alternatives.

Le projet CoCon Tomato (Co-Constructed early warning system against Tomato leafminer)

Ce stage participera au projet CoCon Tomato (Co-Constructed early warning system against Tomato leafminer), qui vise à répondre à cette problématique.

Les méthodes de protection des cultures sans pesticides, par exemple la lutte biologique à l’aide d’auxiliaires, nécessitent généralement une réponse plus précoce, ce qui implique une surveillance accrue pour détecter la présence du ravageur le plus tôt possible. La méthode la plus couramment employée est l’observation in-situ, qui requière énormément de temps. L’incapacité des agriculteurs à se consacrer à cette tâche peut donc représenter un frein à l’utilisation de méthodes alternatives aux insecticides, c’est pourquoi le projet CoCon cherche à automatiser la surveillance des cultures. Cela devrait permettre à un nombre accru d’agriculteurs de recourir à d’autres moyens de lutte que les traitements chimiques en minimisant les risques de pertes de récolte.

Grâce à une forte pluridisciplinarité, l’équipe du projet veut s’assurer de la prise en compte des réalités quotidiennes des agriculteurs dans le développement des outils de surveillance. Il s’agit de s’appuyer sur leurs pratiques, besoins, contraintes et perceptions, en considérant la diversité des fermes et leurs spécificités. Le développement des méthodes de surveillance et de protection des cultures sera assuré par Laura Maria Commella (spécialiste de capteurs optiques pour le suivi de la surface foliaire), Simon Haberstroh (spécialiste des composés organiques volatiles biogéniques ou BVOC), Anastasia Terzidou et Eleni Yiacoumi (spécialistes des méthodes de lutte biologique par insectes auxiliaires). Ce sera le rôle de la ou du stagiaire de comprendre ces besoins et leurs déterminants.

Composition de l’équipe du projet CoCon

Nom

Affiliation 

Statut 

Discipline 

Gaël Bohnert

Université de Haute Alsace

Doctorant

Géographie

Laura Maria Comella

Albert-Ludwigs-Universität Freiburg

Postdoc

Ingénierie

Simon Haberstroh

Albert-Ludwigs-Universität Freiburg

Postdoc

Géoécologie

Anastasia Terzidou

Aristotle University of Thessaloniki

Postdoc

Entomologie agricole et ingénierie

Eleni Yiacoumi

Aristotle University of Thessaloniki

Doctorante

Entomologie agricole

CoCon Tomato est un EPICluster[1]. Ces projets sont financés par l’Alliance EPICUR, une alliance de 9 universités européennes visant à promouvoir la coopération dans l’enseignement supérieur et la recherche entre pays européens. Les EPICluster sont des projets destinés aux jeunes chercheurs, visant à promouvoir la collaboration entre différentes universités européennes, différents champs disciplinaires, et entre recherche et société.


[1] https://epicur.education/research/research-activities/epicluster-mobility-program/

Missions

Sous la direction de Gaël Bohnert, doctorant en géographie s’intéressant aux processus amenant les agriculteurs à faire évoluer leurs pratiques, la ou le stagiaire sera en charge d’analyser les besoins des agriculteurs européens en termes de lutte contre la mineuse de la tomate et de réduction des pesticides. Il s’agira notamment de comprendre en quoi ces besoins varient selon les caractéristiques des exploitations et les contextes géographiques. Pour cela, on pourra s’appuyer dans un premier temps sur une comparaison entre la Grèce et l’Allemagne, deux pays susceptibles de présenter des enjeux contrastés en raison des différences de climat, et du fait que la mineuse de la tomate est déjà présente en Grèce mais uniquement en passage transitoire en Allemagne (‘Tuta absoluta World distribution EPPO Global Database’). On pourra ensuite élargir à d’autres pays européens afin de d’analyser plus finement le rôle de contextes géographiques variés. L’objectif sera de tenir compte de ces résultats pour s’assurer que les outils développés sont adaptés à la plus grande diversité d’exploitations possible.

Pour cela, les tâches suivantes seront réalisées :

  • Identifier et contacter les principaux syndicats de producteurs de tomate en Europe, en priorité en Allemagne et en Grèce, et établir une liste de contacts de producteurs de tomates tenant compte de leur diversité
  • Construire un questionnaire à destination des agriculteurs pour identifier les problématiques rencontrées en termes de lutte contre la mineuse et de réduction des insecticides, en fonction des caractéristiques des exploitations et des contextes géographiques
  • Diffuser le questionnaire via les contacts établis avec les syndicats et les producteurs
  • Analyser le questionnaire : identifier les besoins et les facteurs qui les expliquent, en lien avec les caractéristiques des exploitations et les contextes géographiques
  • Préparer et diffuser une synthèse des résultats à destination des producteurs et syndicats
Profil souhaité
  • Connaissances ou expériences dans les méthodes d’enquêtes en sciences sociales
  • Connaissances ou expériences en agriculture
  • Anglais indispensable, allemand ou grec serait un atout
Modalité d’accueil

Le stage sera encadré par Gaël Bohnert, au sein du laboratoire CRESAT, à l’Université de Haute Alsace de Mulhouse.

Durée : 4-5 mois

Démarrage possible dès mai 2023

Procédure de candidature

 

Envoyer CV et lettre de motivation à Gaël Bohnert : gael.bohnert@uha.fr avant le 28 avril

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