
Appel à contributions – Revue du Rhin Supérieur (n°8 – 2026)
Entre circulations et confinements :acteurs, savoirs, matières du nucléaire
Présentation
La Revue du Rhin supérieur est une revue interdisciplinaire en sciences humaines et sociales, créée en 2018 et portée par l’Université de Haute-Alsace (CRÉSAT, EA-3436). Elle vise à renforcer la connaissance des pouvoirs politiques et des institutions, de l’économie et de la société, de la culture ou encore du territoire. Compte tenu de la dynamique territoriale de l’Université de Haute-Alsace, au cœur du Rhin supérieur, la revue met plus particulièrement en valeur les recherches consacrées à cet espace multinational et aux logiques transfrontalières (France – Suisse – Allemagne).
Numéro thématique
La fermeture des frontières du Niger à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023 a mis un terme à la production d’uranium dans le pays, faute de pouvoir importer les intrants nécessaires à cette industrie et de faire circuler la matière jusqu’aux consommateurs. Simultanément, alors que le Niger n’approvisionne plus les pays européens, ces derniers s’activent pour éviter que les stocks d’uranium naturel déjà extraits du sous-sol nigérien ne soient vendus à l’Iran, craignant un détournement militaire.
Cet évènement témoigne de la tension inhérente au secteur nucléaire, civil comme militaire, entre nécessité de permettre les circulations et besoin d’assurer les confinements. Si cette industrie se justifie par sa capacité à renforcer les indépendances nationales, elle repose aussi sur des circulations de matières au-delà des cadres souverains. Les chaînes d’approvisionnement en combustibles qui alimentent les centrales sont internationales. De même, la vente de réacteurs nucléaires repose sur le partage des brevets qui régissent le transfert de technologies. Enfin, tous ces échanges transfrontaliers ne sont possibles que par la circulation et l’harmonisation des normes. Si l’industrie nucléaire est faite de circulations, c’est également le cas pour les mouvements antinucléaires, renforcés par le partage de pratiques, d’informations et de militants.
Inversement, la sécurité et la sûreté de l’industrie nucléaire reposent sur son confinement, dont elle doit autant organiser les conditions matérielles que démontrer au public sa capacité à l’imposer. La circulation des matières fissiles est limitée, afin d’éviter tout risque de prolifération. Il en va de même pour les savoir-faire et les informations qui pourraient faciliter le développement d’un armement, un enjeu au coeur de l’ouverture des archives du nucléaire militaire. Le confinement s’exprime aussi dans les barrières physiques comme administratives qui contraignent l’entrée dans les sites nucléaires.
Retrouvez l’appel à communication complet ci-dessous.