Soutenance de thèse – 28 novembre 2025

Les trajectoires de redéveloppement des territoires nucléaires. Une approche comparative.

Belinda Ravaz, Doctorante – Géopraphie

Résumé

Si le nucléaire connaît un regain d’intérêt dans le cadre de la transition énergétique et de l’objectif de neutralité carbone, il n’en reste pas moins que les infrastructures de production ont une durée de vie limitée, généralement estimée à une quarantaine d’années. La question de l’allongement de la durée de vie de certaines centrales nucléaires est actuellement envisagée. Cependant, des centaines de réacteurs ont déjà fermé à travers le monde et de nombreuses centrales nucléaires arriveront en fin de vie dans les prochaines décennies. Cette situation pose des défis territoriaux majeurs. Comme l’industrie nucléaire l’industrie nucléaire s’inscrit dans la durée et façonne des dynamiques territoriales spécifiques, l’intensité des débats, les modalités de démantèlement et les projets de réaménagement varient fortement d’une centrale à l’autre. Dans ce contexte, cette thèse cherche à comprendre les origines de la différenciation des trajectoires de reconversion observées en s’appuyant sur la question de recherche suivante : quels sont les facteurs (spatiaux, économiques, politiques et socioculturels) qui expliquent la différenciation des dynamiques de reconversion observées dans différents territoires d’implantation d’anciennes centrales nucléaires ?

Pour y répondre, cette thèse adopte une approche comparative portant sur quatre centrales nucléaires européennes en cours de reconversion : Fessenheim (France), Brunsbüttel (Allemagne), Santa María de Garoña (Espagne) et Wylfa (Royaume-Uni). Elle mobilise une méthodologie qualitative combinant analyse de presse, de littérature grise et entretiens semi-directifs. L’analyse comparative s’appuie sur un cadre analytique structuré autour du concept de trajectoire, entendu comme le résultat spatial d’une chaîne d’interactions entre facteurs et acteurs sur une certaine période temporelle, définie en fonction de nos cas d’étude.

Les résultats montrent l’influence de trois principales configurations de facteurs dans les dynamiques de reconversion des territoires : dépendance fonctionnelle, gouvernance des processus de démantèlement et de reconversion ainsi que l’ancrage territorial de la dimension cognitive et culturelle du nucléaire. Cette recherche se conclut en proposant une typologie de trajectoires questionnant les effets de compensation, la volonté de perpétuer un héritage nucléaire ou son effacement du territoire.

Composition du jury

Informations

Date et lieu

Vendredi 28 novembre 2025 – 13:30

Campus Fonderie – UHA

Salle du Conseil

16 rue de la Fonderie

68100 Mulhouse