Séminaire du CRESAT – 24 octobre 2018
Une France sans usines, comment en est-on arrivé là ?
Jean-Claude Daumas, professeur émérite à l’Université de Franche Comté, membre honoraire de l’Institut universitaire de France
Résumé
La crise de 1973-1974 marque le début d’une nouvelle période dans l’histoire du capitalisme français : alors que le mode de régulation fordiste se décompose, l’internationalisation des marchés, la libéralisation financière et l’intégration européenne imposent de nouvelles contraintes auxquelles la France a plus de difficultés que la plupart des pays développés à s’adapter. L’industrie française qui est encore, au milieu des années 1970, moderne et puissante se retrouve affaiblie et marginalisée 40 ans plus tard. Son décrochage par rapport à l’industrie allemande qui pèse deux fois et demie plus lourd, est impressionnant. C’est dire que, plus que les autres pays européens, la France a été touchée par la désindustrialisation et la dégradation des échanges extérieurs de produits industriels. Aussi ne vit-t-elle plus qu’au rythme des fermetures d’usines, des plans sociaux, des chiffres du chômage et des grèves désespérées pour la défense de l’emploi.
Alors que plusieurs pays européens sont parvenus à sauvegarder leur industrie ou même ont réussi leur réindustrialisation, l’incohérence des politiques suivies par les gouvernements successifs ne lui a pas permis de remonter la pente, si bien que la situation ne cesse de se dégrader, au point que la France est désormais menacée d’un déclassement irréversible.
La question qui est au coeur de la conférence de Jean-Claude Daumas, et qui occupe plus largement le séminaire thématique du CRESAT de cette année, se révèle particulièrement d’actualité à l’heure où le constructeur automobile Ford s’apprêter à fermer son usine de Blanquefort.
Date et lieu
Mercredi 24 octobre – 17:00
Campus Fonderie – UHA
Salle des colloques
16 rue de la Fonderie
68100 Mulhouse