Transitions environnementales : Mondes Océaniens et Approches du Nucléaire dans les Archipels (TE MOANA)

Projet de recherche 2026–2028
Financement : Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH)

Présentation

Le projet TE MOANA analyse les transformations environnementales et sociales de l’océan Pacifique à l’ère des essais nucléaires français, en Polynésie française, ainsi que la co-construction des savoirs produits sur cet environnement. Inscrit dans le cadre du programme Océans de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme, il explore les liens entre dégradations écologiques, représentations de l’océan et dynamiques sociopolitiques depuis l’implantation du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP).

Les conséquences environnementales du CEP – dommages aux milieux marins, pollution, infrastructures associées – commencent seulement à être étudiées dans une perspective systémique. Le projet propose d’examiner ces transformations dans leur pluralité, en articulation avec les savoirs autochtones, militants et scientifiques, et dans un contexte marqué par des interrogations croissantes sur la conservation des océans et les effets du changement climatique.


Objectifs

Le programme TE MOANA vise à :
• analyser les interactions entre transformations environnementales et construction des savoirs dans le Pacifique ;
• documenter la circulation des connaissances liées à l’océan et à ses dégradations ;
• diffuser des éléments scientifiques dans le milieu scolaire et auprès des acteurs locaux ;
• éclairer les enjeux sociétaux contemporains autour des océans et des héritages nucléaires.


Approche scientifique

Le projet propose de dépasser une lecture centrée uniquement sur les radionucléides pour adopter une approche élargie des dégradations de l’océan à travers trois axes :

  1. La ciguatera : analyse des impacts environnementaux de la pollution sur la chaîne alimentaire.

  2. Les déchets : étude des formes de pollution volontaire du milieu marin à différentes échelles spatiales et temporelles.

  3. Les poissons : approche des dimensions socioculturelles des espèces marines dans les sociétés océaniennes, replacées dans les logiques économiques ou scientifiques du CEP.

Ces travaux s’appuient sur des enquêtes de terrain, des recherches en archives, un croisement disciplinaire entre sciences sociales, sciences environnementales, physique, sciences de la Terre et sciences médicales, ainsi que des collaborations avec les écoles et les associations de Polynésie française.


Équipe

Direction :
• Dr. Benjamin Furst (UHA–CRESAT) – Histoire environnementale, transformations du CEP en Polynésie française.
• Manatea Taiairu (UPF – MSH-P) – Géopolitique du CEP et relations internationales.

Chercheur·ses associé·es :
• Tamatoa Tepuhiari (Université de Hambourg) – Anthropologie des impacts nucléaires.
• Dr. Chris R. Hill (University of South Wales) – Analyse sociohistorique du CEP et de ses acteurs.

Le projet bénéficie également des contributions de Florence Mury, Daisaku Yamamoto, Marie Brualla-Challet, Teva Meyer, Mélanie Edeline et d’autres partenaires scientifiques.


Perspectives

Le programme inclut un important volet de médiation : création de ressources pédagogiques, implication d’élèves, exposition photographique, court métrage, ainsi que le développement de collaborations scientifiques et institutionnelles avec d’autres initiatives liées aux héritages du CEP.

Le lancement opérationnel est prévu pour janvier 2026, avec un premier atelier en milieu d’année.