Séminaire du CRESAT – 14 mars 2018
Les révolutions de 1830 : l’avènement d’une diplomatie de la place publique ?
Renaud Meltz, professeur d’histoire contemporaine, directeur du CRESAT
Résumé
« Quand on exige l’assentiment des citoyens pour décider si une guerre doit avoir lieu ou non, il n’y a rien de plus naturel que, étant donné qu’il leur faudrait décider de supporter toutes les horreurs de la guerre, ils réfléchissent beaucoup avant de commencer un jeu aussi néfaste ». Suivant cet adage kantien (Vers la paix perpétuelle, 1795), les régimes fondés sur des institutions républicaines ne devraient jamais se faire la guerre.
La révolution française remet en question l’optimisme des Lumières. Les révolutionnaires de 1830 se souviennent de la guerre civile et d’un quart de siècle de French wars. Pourtant, les acteurs des révolutions de 1830, à Paris comme à Bruxelles, considèrent qu’ils sont ouvriers de paix. En propageant la révolution pour généraliser des régimes constitutionnels, ils espèrent clore l’ère des guerres égoïstes. Une diplomatie ouverte, publique, n’est-elle pas le meilleur moyen de garantir la paix européenne ?
Cette séance de séminaire propose de prendre au sérieux la dimension continentale des révolutions de 1830 et de considérer la possibilité d’une discussion transnationale au cours de cette période coincée entre l’espace public habermasien de l’Europe des Lumières et la grande poussée de mondialisation de la fin du XIXe. La révolution belge, en particulier, a cherché une voie pour réinventer les usages diplomatiques. L’échec de cette tentative de démocratisation des relations internationales ne doit pas nous empêcher de penser ce moment clef dans la recherche de pratiques innovantes en faveur de la paix européenne.
Date et lieu
Mercredi 14 mars – 17:00
Campus Fonderie – UHA
Salle des colloques
16 rue de la Fonderie
68100 Mulhouse