La vue générale prise le  22 septembre 2000 de la Mine d'or à ciel ouvert de Salsigne (MOS) dans l'Aude. Le tribunal de Commerce de Carcassonne avait accepté le 30 juin 2000 un plan de continuation de la MOS, qui avait déposé son bilan en juillet 1999, dans l'attente de l'issue des négociations en cours entre le ministère de l'industrie et l'unique candidat à la reprise, la société andorrane Orfund. Mais le 07 juillet, le parquet général de Montpellier avait fait appel de cette décision qui a eu pour effet de prolonger la mise en redressement judiciaire de MOS.

Séminaire du CRESAT – 13 mars 2019

Les mines d’or de Salsigne. Mise en lumière d’une catastrophe professionnelle silencieuse.

Fleur Laronze, maître de conférences HDR en droit privé

Résumé

Le site de Salsigne, situé au nord de Carcassonne et au sud de la Montagne noire, dans la région du Languedoc-Roussillon, a longtemps été associé à la mine d’or exploitée pendant plus d’un siècle (de 1898 à 2004). L’activité de production aurifère a fait apparaître au fur et à mesure des années d’exploitation une pollution des sols et des rivières accrue par la toxicité des minerais extraits et des techniques d’exploitation utilisées. Cette catastrophe écologique a été dénoncée dès les années 30 par la presse locale alors même que, plus insidieux, l’impact de l’activité des mines d’or sur la santé professionnelle n’a cessé de s’amplifier sans que les syndicats ou les ouvriers aient émis de revendications concernant leurs conditions de travail. Les ouvriers de la mine apparaissent comme les défenseurs de l’exploitation de la mine et de l’usine de Salsigne, en vue de protéger leur emploi, et ce, même au détriment de leur santé.

Les préjudices écologiques et sanitaires n’ont pas été appréhendés par l’État et les administrations décentralisées de manière effective de sorte que l’État ou plus précisément l’État-providence puisse être considéré défaillant. La position de l’État (les acteurs institutionnels et par métonymie les normes juridiques adoptées) illustre un changement de paradigme dans l’analyse des rapports entre les acteurs étatiques et privés. Ce changement n’est pas nouveau et formalise l’entrée dans l’ère économique du néolibéralisme. Mais l’histoire de Salsigne explique l’émergence progressive de concepts comme la responsabilité sociale des entreprises, qui de surcroît donne un éclairage particulier au projet de réouverture de l’exploitation des mines de Salsigne envisagé depuis quelques années.

Date et lieu

Mercredi 13 mars – 17:00

Campus Fonderie – UHA

Salle des colloques

16 rue de la Fonderie

68100 Mulhouse