11 décembre 2017 – Journée d’étude
Communication en organisation – Quel périmètre et quel statut pour une fonction hybride ?
Présentation
Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre du projet BQR « Innovation transfrontalière et fonction communication » et plus globalement dans la continuité des travaux menés au sein du CRESAT autour des usages numériques. Ceux-ci ont déjà porté sur les usages liés aux données (Projets Traces 2013), les méthodes digitales (JE 2015), la mémoire (JE 2016), les usages des médias numériques (Projet CUMEN 2016-2017) et l’identité numérique (JE 2017).
Le projet BQR « Innovation transfrontalière et fonction communication » vise à questionner le rôle, effectif ou potentiel, de la fonction communication dans des organisations engagées dans une démarche de développement, que celui-ci passe par une volonté d’innover, ou par celle de s’insérer sur de nouveaux territoires à l’échelle internationale. La prise en compte des usages numériques par les professionnels de la communication, en tant que marqueur de leurs conceptions de la relation envers des acteurs internes et externes, représentera un point de départ pour cette journée d’échanges entre chercheurs et professionnels.
En 2013, au sein du premier numéro des Cahiers du Resiproc, Dany Baillargeon, Vincent Brulois, Catherine Coyette, Marc D. David, François Lambotte et Valérie Lépine, proposaient un retour détaillé sur les « Figures et les dynamiques » de la professionnalisation des communicants. Sur la base d’une étude menée auprès d’associations professionnelles de communicants en France et au Canada, il s’agissait alors de questionner la « figure » du communicant telle qu’elle apparaît dans les discours managériaux. Il s’agit alors d’interroger à la fois la fonction et l’identité de ces professionnels, notamment à travers l’idée qu’ils peuvent se faire de leur(s) métier(s) (« l’éthos du professionnel »), à travers la manière dont ils revendiquent ou non une spécialisation pour se légitimer (« La praxis de légitimation ») et enfin à travers les « artefacts », c’est-à-dire les dispositifs dont la mobilisation témoignerait de leur professionnalisme. Sur la base de cette étude, les auteurs mettaient notamment en évidence une tension entre, d’une part un discours valorisant un idéal de prise de recul stratégique et, d’autre part, une tendance à la mise en avant d’un professionnel « couteau suisse » dont la réactivité et l’adaptabilité seraient les compétences centrales.
Pendant les presque cinq ans qui nous séparent de cette recherche, les pratiques des professionnels de la communication ont continué à évoluer dans un environnement marqué notamment par le développement des outils et des canaux numériques. Cette journée d’étude propose de faire le point sur les continuités et les évolutions concernant à la fois le périmètre d’action et le statut des communicants en organisation.
Que pouvons nous dire aujourd’hui du positionnement de ces professionnels face à la notion de stratégie, notamment à travers leurs pratiques et leurs discours ? Peut-elle encore être assimilée à un symbole de légitimité pour ces professionnels quand la fonction marketing en revendique aussi la responsabilité ? L’urgence de la réaction et la nécessité de la production médiatique ont-elles pris le dessus sur toute velléité d’anticipation ? Si le marketing s’est fait relationnel et RH, qu’en est-il des prérogatives de la communication interne ? Plus globalement, comment la fonction communication s’inscrit-elle aujourd’hui dans le temps long, notamment quand l’un de ses objectifs est celui d’un développement de l’organisation ou d’une offre porteuse de sens et de plus-value, laquelle demeure un vecteur d’affichage et de positionnement pour un certain nombre de structures ? En quoi et comment cette fonction tente-t-elle d’intégrer et/ou de s’approprier mais aussi de répondre à des enjeux et des missions envers lesquels elle se trouve mobilisée tardivement et même en aval des projets de changement ? Qu’en est-il alors du devenir professionnel et symbolique d’un communicant dont on se plaît à dire qu’il représente une forme avancée d’hybridation et d’ « agilité » requise et mise en avant par des organisations en mal de réponse face à la complexification de leurs activités ?
Cette journée d’étude rassemblera chercheurs et praticiens de la communication intéressés par les problématiques liées aux mutations de la fonction communication. Au delà d’un public étudiant, les acteurs locaux de ce secteur seront également invités à assister à l’événement. Cette journée représentera également une première étape vers la publication d’un numéro de revue consacré à ces thématiques.
Quand ?
Lundi 11 décembre 2017
Inscription gratuite et obligatoire sur Eventbrite avant le jeudi 7 décembre
Où ?
Université de Haute Alsace – Campus Fonderie
16 rue de la Fonderie, 68093 Mulhouse
Accès à pied en 15mn depuis la gare centrale. Parking (payant) devant le bâtiment ou accès en bus (ligne 10, arrêt Fonderie).
Programme
10h – Accueil des participants
10h30 – Mot de bienvenue et présentation de la journée
Fabien Bonnet : MCF, Université de Haute Alsace, CRESAT (EA 3436), Porteur du projet BQR “Fonction communication et innovation transfrontalière”
10h45 – Table ronde n°1 : Communication et numérique
10h45-11h – Valérie Lépine : MCF, Université Grenoble Alpes – GRESEC (EA 608), Co-fondatrice du réseau RESIPROC
“5 ans après – Retour sur les travaux de RESIPROC”
11h-11h15 – Noël Jantet : Expert et formateur en marketing et communication digital, Idealweb
“Point d’étape sur la digitalisation de la fonction communication”
11h15-11h30 – Échange avec la salle
11h30 – Table ronde n°2 : Marketing et communication – Quels professionnels pour quelle relation aux publics ?
11h30-11h45 – Françoise Simon : PR, Université de Haute Alsace, CREGO (EA 7317). Membre du Center for Customer Management, groupe de recherche en management de la relation client
“La fonction Communication incarnée par le marketing : bilan des pratiques et nouveaux enjeux”
11h45-12h – Fabien Bonnet : MCF, Université de Haute Alsace, CRESAT (EA 3436)
“Positionnement éditorial et branding – Entre efficacité opérationnelle et ambition culturelle.”
12h-12h15 – Échange avec la salle
12h15 – Table ronde n°3 : Communication publique – Quelles convergences et quels écarts avec la sphère marchande ?
12h15-12h30 – Dominique Bessières : MCF, Université de Rennes 2, PREFICS (EA 7469). Membre du conseil d’administration de Communication publique, association pour la communication des institutions publiques
“Évolutions de la communication publique – Entre ancrage historique et problématique des usages numériques.”
12h30-12h45 – Sabine Frantz d’Ours : Responsable de la communication et des ressources, Agence culturelle Grand Est
“Communication d’une institution culturelle : permanences et évolutions à l’ère numérique.”
12h45-13h – Échange avec la salle
13h-14h30 – Pause repas
14h30 – Table ronde n°4 : Communication interne – Quel statut dans l’organisation ?
14h30-14h45 – Vincent Brulois : MCF, Université Paris 13, LabSIC (EA 1803). Coordinateur du numéro 30 de la revue Sociologies pratiques “Communication en entreprise. Chacun cherche sa voix”
“Communication interne – Quel ancrage dans l’organisation ? “
14h45-15h – François Cozzo : responsable communication, Butachimie
“Quelle légitimité pour la communication interne dans l’entreprise ?”
15h-15h15 – Échange avec la salle
15h15 – Table ronde n°5 : Communication et compétences – Quelles compétences pour une fonction hybride ?
15h15-15h30 – Valérie Lépine : MCF, Université Grenoble Alpes – GRESEC (EA 608). Co-fondatrice du réseau RESIPROC
“Comment définir les compétences du communicant ?”
15h30-15h45 – Feiza Sabour : chef de projet web, Adipso
“Le chef de projet est-il un communicant ? “
15h45-16h – Échange avec la salle