Appel à contribution RRS N°7 – Pour une (re)définition de la moyenne montagne

Présentation

La Revue du Rhin supérieur est une revue interdisciplinaire en Sciences Humaines et Sociales, créée en 2018 et portée par l’Université de Haute-Alsace (CRÉSAT, UR 3436). Elle vise à renforcer les connaissances que les chercheurs ont des pouvoirs politiques et des institutions, de l’économie et de la société, de la culture ou encore du territoire. Compte tenu de la dynamique territoriale de l’Université de Haute-Alsace, qui se situe au cœur du Rhin supérieur, la revue met plus particulièrement en valeur les recherches sur cet espace multinational et prend en compte les logiques transfrontalières (France – Suisse – Allemagne).

Numéro thématique Pour une (re)définition de la moyenne montagne

C’est à la moyenne montagne, sa définition et ses usages, que le dossier thématique du septième numéro de la Revue du Rhin supérieur propose de s’intéresser. Le numéro paraîtra fin 2025, prolongeant les problématiques dégagées dès août 2023 autour de ce sujet à l’occasion d’un panel présenté au douzième congrès de l’ESEH (European Society for Environmental History).

Notion polysémique par excellence, la “moyenne montagne”, ou la “Mittelgebirge“, terme germanique qui s’est imposé dans le monde italien et anglophone, reste difficile à circonscrire hors des cadres nationaux. En France notamment, aujourd’hui, la moyenne montagne est définie suivant des critères d’altitude, notamment celle de ses sommets (1500 mètres). La moyenne montagne demeure ainsi et d’abord construite dans une forme d’opposition avec les espaces dits de “haute montagne” (au-delà des 1500 mètres). Or, ce rapport à l’altitude reste récent : il s’appuie sur des outils de mesure qui n’apparaissent pas avant le XVIIIe siècle, et a surtout façonné la construction géographique et cartographique moderne de ces espaces comme un étage “moyen” ou “intermédiaire” des milieux montagneux. Les massifs qui n’atteignent pas ou ne dépassent guère ces 1500m d’altitude demeurent relativement délaissés dans les approches académiques. Plus globalement, l’acception particulière de la notion de “moyenne montagne” reste un relatif impensé, rarement étudié pour lui-même.

Le dossier propose ainsi de (re)définir cette moyenne montagne, qu’elle constitue un massif à part entière ou un étagement d’une chaîne plus imposante, en explorant d’autres modalités d’appropriation de ces espaces, en France et dans le reste du monde. En effet, la définition géographique contemporaine de la moyenne montagne s’appuie sur une approche moderne, européenne et technique qui ignore le rapport des populations à de tels milieux. Il convient pourtant de les étudier dans leur profondeur et de les mettre en relation pour espérer parvenir à une compréhension globale des environnements de moyenne montagne sur la longue durée. Cette étude peut également passer par l’analyse d’autres critères, d’autres pratiques et d’autres représentations, comme les écosystèmes et leurs évolutions, les agrosystèmes sociaux et les modalités d’occupation des sols, les activités de loisirs, les politiques de gestion…

Des activités agro-pastorales anciennes aux loisirs d’été ou d’hiver développés depuis les XIXe et XXe siècles, les contributions qui encouragent à dépasser ou critiquer la définition géographique et administrative de la moyenne montagne pour explorer ce que signifie exploiter, circuler ou vivre sur ses pentes et ses sommets sont encouragées.  Le comité de lecture sera intéressé par des propositions relevant de toutes les disciplines des sciences humaines et environnementales (histoire, géographie, sociologie, sciences politiques, archéologie, écologie, sciences du vivant…), dans une approche monographique ou comparée, historique ou contemporaine, afin de croiser les perspectives d’analyse. L’approche interdisciplinaire sera particulièrement valorisée et les questionnements diachroniques bienvenus.

Les thématiques susceptibles de présenter de l’intérêt pour ce dossier, tout comme pour les rubriques “Varia” ou “Retour aux sources” de la Revue du Rhin Supérieur, sans s’y limiter, sont :

  • la construction politique des territoires de moyenne montagne et les spécificités de leurs administrations passées et actuelles.
  • une approche économique, sociale et culturelle des communautés vivant en moyenne montagne, capable notamment d’interroger la matérialité de leurs pratiques.
  • la moyenne montagne comme (f)acteur de la définition de l’identité des communautés à toutes les échelles.
  • une approche comparée d’espaces qualifiés de moyenne montagne entre eux, ou avec des espaces dits “de haute-montagne”.
  • l’histoire des représentations de ces espaces : littérature, cartographie, arts plastiques, représentations mentales, etc.
  • les réflexions engagées autour de la thématique pour interroger les enjeux épistémologiques et méthodologiques portés par les paradigmes des humanités environnementales et des humanités numériques.
[Panorama des Vosges et du chemin de fer de Strasbourg à Bâle : partie de Barr et Andlau à Dambach prise à Kogenheim] Learning Center de l'université Haute-Alsace - BUSIM
Panorama des Vosges et du chemin de fer de Strasbourg à Bâle : partie de Barr et Andlau à Dambach prise à Kogenheim, Learning Center de l’université Haute-Alsace – BUSIM

Varia

Au-delà du dossier thématique, la rubrique « Varia » permet aux chercheurs en Sciences humaines et sociales (histoire, histoire de l’art, géographie, sociologie, littérature, droit, information-communication, …) de publier tout article inédit pour peu qu’il entre dans les axes de travail du CRÉSAT, notamment l’histoire, l’histoire des arts et les patrimoines de l’industrie, les territoires intelligents, les cultures et la communication, les espaces publics et les circulations internationales du Moyen Âge à nos jours.
Une attention particulière sera portée aux contributions mobilisant une logique bi- ou multinationale ainsi que le territoire rhénan.

Retour aux sources

Cette rubrique replace les sources de la recherche en Sciences humaines et sociales au cœur de la réflexion. À partir d’une source (document d’archives, données collectées, entretiens, etc.), les auteurs sont invités à en développer de premiers éléments d’analyse, apporter un éclairage à la fois scientifique et méthodologique sur un sujet donné et ainsi valoriser les découvertes les plus récentes et nouvelles hypothèses s’inscrivant dans les champs d’étude de la RRS. Les contributions pourront s’intégrer dans les axes du dossier thématique ou dans ceux du CRÉSAT.


Plus d’information sur la revue, ses rubriques et les normes éditoriales

Délais et modalités

L’appel à contribution est ouvert aux jeunes chercheurs (doctorants ou post-doctorants) comme aux chercheurs confirmés.

Les articles (40.000 caractères maximum) sont à envoyer au plus tard le 31 janvier 2025 à l’adresse suivante : revuedurhinsuperieur.cresat@uha.fr
Ils respecteront les normes éditoriales de la RRS : http://www.cresat.uha.fr/wp-content/uploads/2019/01/rrs-normes-editoriales.pdf
Ils seront accompagnés d’une courte présentation de l’auteur.e.

Les contributions qui pourront être en français ou en anglais (dans ce cas une parfaite maîtrise de la langue anglaise est exigée) seront soumises à une évaluation en double aveugle.

Les auteurs sélectionnés seront avertis fin mai et devront envoyer leur article définitif avant le 1er juillet 2025 pour une publication à la fin de l’année.

Tout article ayant déjà fait l’objet d’une publication (papier ou électronique), y compris dans une autre langue, sera refusé.

Contact :
Benjamin Furst : benjamin.furst@uha.fr

Responsable du dossier thématique

Benjamin Furst, Université de Haute-Alsace

Jean-Baptiste Ortlieb, Université de Strasbourg

Direction de la revue

Guido Braun, UHA, directeur éditorial

Aude-Marie Certin, UHA, directrice éditoriale adjointe