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Le CRESAT

Le Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques (CRESAT), créé en 1984, rassemble des chercheurs en histoire (histoire économique, histoire du patrimoine industriel, histoire politique et culturelle, histoire de l’art), en sciences de l’information et de la communication (culture numérique, communication des organisations, communication interculturelle, culture médiatique), en géographie (géohistoire des risques, cartographie, SIG), en droit, en muséologie et en gestion. Ces chercheurs sont réunis par une commune curiosité pour la construction des sociétés et des territoires du Rhin supérieur.

L’expertise du CRESAT se déploie autour de quatre pôles :

  • Histoire et patrimoine de l’industrie (responsable : Régis Boulat)
  • Territoires intelligents (responsable : Brice Martin)
  • Figures et médiations des transitions : innovations, médias, milieux (responsable : Carsten Wilhelm)
  • Espaces publics, identités collectives et circulations internationales (responsable : Catherine Roth)

Le professeur Guido Braun est à la tête du laboratoire depuis 2021.

Pôles de recherche

Histoire et patrimoine de l’industrie

Dans le sillon creusé par « l’école mulhousienne », l’axe Histoire et patrimoines de l’industrie rassemble des enseignants-chercheurs de plusieurs disciplines qui travaillent collectivement sur les entreprises, les patrimoines et les arts industriels et plus globalement sur les dynamiques économiques, culturelles et sociales du territoire transfrontalier du Rhin supérieur du XVIIIe siècle à nos jours. Le premier champ de recherches renvoie au couple industrialisation – désindustrialisation. Le deuxième champ de recherches concerne l’histoire des arts et des patrimoines industriels. Tous les deux ans, les responsables de ce pôle organisent en partenariat avec l’Université de Technologie Belfort Montbéliard, des Journées d’Histoire industrielle (JHI)

Responsable : Régis Boulat

 

Territoires intelligents

Si le territoire est d’abord un espace approprié, les processus qui permettent cette appropriation sont très variés. Ils s’inscrivent dans un système d’interactions à plusieurs échelles, entre nature et sociétés, entre acteurs et groupes sociaux où les représentations, l’imaginaire, les héritages, etc. jouent un rôle essentiel. Cette appropriation s’inscrit dans les domaines décisionnels, organisationnels, politiques, etc. qui vont contribuer à fabriquer du territoire dans lequel les acteurs pourront ou non s’identifier (individuellement ou collectivement).

A travers les risques ou le nucléaire, ce pôle réfléchit au concept de territoire intelligent comme base d’une bonne gouvernance partagée par les acteurs, co-construite sur un capital social lui-même issu de la trajectoire géohistorique du territoire, de ses héritages multiples.

Responsable : Brice Martin

 

Figures et médiations des transitions : innovations, médias, milieux

Le pôle 3 Figures et médiations des transitions : innovations, médias, milieux se caractérise par son interdisciplinarité, réunissant des chercheurs en sciences de l’information et de la communication, en droit et en gestion. Il est ainsi bien positionné pour penser les défis de la société d’aujourd’hui et de demain, notamment en lien avec les innovations qu’elles soient technologiques ou organisationnelles et les transformations dont le principal enjeu est un nouveau vivre ensemble dans l’« anthropocène ». Dans le sillage de leurs travaux sur les cultures médiatiques, les innovations communicationnelles et entrepreneuriales, les membres de l’axe engagent un travail sur les transitions contemporaines. L’approche par les innovations, les médias et les milieux (de la communication, de l’entreprise, des collectivités, des services publics, de la société civile, des communautés d’acteurs) permet de rendre visibles les implicites qui président à l’action et guident les stratégies. Elle invite ainsi à penser les positionnements culturels et communicationnels des acteurs économiques et politiques, et se propose de prendre en compte l’influence des médiations technologiques et leurs imaginaires sur ces mêmes processus.

Sont par exemple interrogés la figure du « passeur » RSE en entreprise, la créolisation de la langue du développement durable, la communication médiatique des transitions et sa réception, les innovations numériques et les questions éthiques qu’elles posent, telle que l’»intelligence informationnelle » de l’IA, les évolutions des cultures et des pratiques informationnelles, ou encore l’innovation ouverte. Le regard est souvent transfrontalier, comparatif et international et/ou développant des liens avec l’environnement économique proche (cluster KMØ, médias locaux, associations et initiatives locaux).

Responsable : Carsten Wilhelm

 

Espaces publics, identités collectives et circulations internationales

La reconfiguration technique et sociale de l’information à l’ère numérique a relancé le besoin de comprendre les généalogies de la constitution d’espaces d’échanges et de débats, que la fortune du titre fameux de Jürgen Habermas a fixés autour de la notion d’espace public. Le choix de considérer cette question dans le temps long permet de mesurer la politisation des sociétés et de leurs opinions publiques, l’évolution de l’épaisseur sociale des espaces publics, les variations de leurs extensions géographiques et les configurations mouvantes de leurs dispositifs communicationnels.

Les chercheurs de ce pôle questionnent la constitution et les mutations des sociétés politiques en Europe, voire d’une conscience et d’un imaginaire communs. Ils étudient les circulations entre les communautés politiques, idéologiques, culturelles ou confessionnelles, et notamment les identités citadines dans l’espace médiéval rhénan, les langues des diplomaties à l’époque moderne, et les reconfigurations identitaire à l’ère de l’intelligence artificielle. Les identités collectives sont considérées ici comme des phénomènes communicationnels, et une attention particulière est apportée aux circuits d’information dans les espaces transfrontaliers et européens. L’étude des identités étant par nature transdisciplinaire et transnationale, cet axe se construit dans une coopération étroite avec plusieurs réseaux européens, ainsi qu’avec les autres laboratoires de l’université de Haute-Alsace.

Responsable : Catherine Roth

 

La Revue du Rhin supérieur

Depuis septembre 2019, le CRESAT publie chaque année une revue interdisciplinaire en sciences humaines et sociales, héritière des Actes du CRESAT, valorisant et animant les pôles de recherche constitutifs du laboratoire.La Revue du Rhin supérieur vise à renforcer la connaissance des pouvoirs politiques et des institutions, de la société, de l’économie, de la culture ou d’un territoire. Compte tenu de la dynamique territoriale de l’Université de Haute-Alsace, au cœur du Rhin supérieur, la revue met plus particulièrement en valeur les recherches consacrées à cet espace multinational et aux logiques transfrontalières (France – Suisse – Allemagne). En décembre 2021, la Revue du Rhin supérieur a rejoint la Pépinière d’accompagnement des revues vers l’édition ouverte (PARÉO, voir http://www.ouvroir.fr/rrs/), consacrant la politique de son passage à l’Open Edition initiée par le nouveau directeur éditorial, Guido Braun.  

Historique

En 1983, Alain Jaeglé, alors Président de l’Université de Haute-Alsace (UHA), crée le Centre de recherche et d’enseignement sur les sciences, les arts et les techniques (CRESAT). Physicien, il prend également l’initiative de créer le Centre de documentation des sciences et des techniques, ainsi qu’un diplôme d’université de « Culture scientifique, artistique, technique et de muséologie » dont il définit alors les enseignements : « Histoire des sciences et des techniques, histoire de l’art et esthétique, information et documentation scientifiques, techniques de communication audiovisuelle et enseignement de muséologie ». Lorsque Pierre Fluck, géologue de formation, reprend en main la destinée du laboratoire en 1994, il recentre ses thématiques sur les « Industries et proto-industries des régions rhénanes dans l’espace européen : techniques, sociétés, environnement ».

Labellisé « jeune équipe » en 1997 puis « équipe d’accueil » en 2001, le CRESAT renforce également sa dimension pluridisciplinaire grâce au regroupement des enseignants- chercheurs des départements d’histoire (21e, 22e, 23e sections) et MECADOCTE (Métiers de la culture, des archives et de la documentation pour les collectivités territoriales 22e, 71e, 72e sections), réunis par une cohérence en matière de formation. Nicolas Stoskopf lui succède de 2005 à 2013, période au cours de laquelle il est non seulement le maître d’œuvre de deux quadriennaux mais également un des artisans du transfert du CRESAT à la Fonderie en janvier 2010. Cet événement constitue un tournant déterminant dans l’histoire du laboratoire puisqu’il fait coïncider un questionnement (la construction des sociétés et des territoires) avec un lieu chargé d’histoire et de symboliques techniques, industrielles et sociales (La Fonderie). Par ailleurs, il impulse une dynamique collective, renforce la cohésion de l’équipe sans brider les singularités, et permet au CRESAT d’avoir un rayonnement scientifique indéniable. Fort d’une production scientifique qui n’a cessé d’augmenter en quantité et en qualité, le laboratoire a acquis sous sa direction une assise en inscrivant son activité scientifique dans l’environnement social, économique et culturel de son espace transfrontalier, une politique poursuivie par Olivier Thévenin (2013-2016) et Carsten Wilhelm (2016-2017).

Dès l’arrivée de Renaud Meltz à la tête du laboratoire (2018-2021), le CRESAT entame une nouvelle page de son histoire. Tout en conservant intact leur intérêt pour la construction des sociétés et des territoires du Rhin supérieur, les chercheurs structurent leurs recherches autour de quatre pôles qui favorisent à la fois les expertises individuelles et les collaborations interdisciplinaires.

Depuis 2021, Guido Braun a repris la direction du laboratoire.